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DocumentSale Catalog F-33
Sale LocationMaison des Divisions supplémentaires du Mont-de-Piété, sise rue Vivienne, N.o 45, Paris, France
Seller(s)Roëttiers de Montaleau, Alexandre-Louis
from catalog: [Aucun]
from other sources: [Montaleau]
ExpertPaillet, Alexandre-Joseph
Delaroche, Hypolite
Lugt Number6480
No. of Painting Lots296
NotesCette vente, tenue au Mont-de-Piété, était anonyme. Ni sur la page de titre, ni dans l'introduction, les experts Paillet et Delaroche ne faisaient allusion à quelque collection en particulier, suggérant ainsi qu'il s'agissait d'une vente composée. Les annotations aux exemplaires RKDH IV ("à M. Montaleau, Langeac et Senet") et BPG ("Montaleau, et Mde [?], Demont, Duchesse, Paillet et Coquelars") confirment qu'il y ait eu plusieurs vendeurs. Parmi ceux-ci, le plus important était sans conteste "Montaleau". Il est en effet mentionné comme seul vendeur par une annotation à l'exemplaire AAP et peu de temps après sa tenue, des catalogues (cat. 200 et 223) font référence à cette vente sous le seul nom de "Montaleau". L'identité exacte de cet amateur était Alexandre-Louis Roëttiers de Montaleau (1748-1808). Fils de l'orfèvre Jacques Roëttiers, il lui succéda comme graveur général de la Monnaie, mais délaissa son art afin de devenir auditeur en la Chambre des comptes en 1775. En 1787 il fut nommé conseiller-maître en la même Chambre. Pendant la Révolution, il revint de manière détournée à son premier métier en achetant le 30 avril 1791 la charge de directeur de l'administration de la Monnaie, poste qu'il occupa jusque 1798. Il devint en 1801 administrateur de la fonderie de Romilly. Il fut également une figure importante de la franc-maçonnerie. Emprisonné durant la Terreur pour son appartenance aux Frères Maçonniques, il est considéré comme l'un des principaux artisans de la renaissance du Grand-Orient, dont il fut grand-maître à l'aube du Consulat, puis représentant du grand-maître (Joseph Bonaparte) sous l'Empire. Montaleau n'était pas inconnu de l'expert de la vente, Paillet, puisque ce fut lui qui racheta, en 1793, l'hôtel de Bullion au marchand (J. Edwards, Alexandre-Joseph Paillet, 1996, p. 23, 350). C'est au même moment et plus particulièrement entre 1795 et 1801 que Montaleau forma sa collection. Il participa parfois personnellement aux ventes publiques (c'est à lui que fut adjugé la Cuisinière faisant le boudin de Teniers lors de la vente du 30 mai 1799, Lugt 5929), mais il fut le plus souvent représenté par des marchands, au premier rang desquels il faut sans doute placer Naudou (probablement le peintre paysagiste Joseph-Daniel Naudou). Des achats de ce dernier pour le compte de Montaleau sont documentés lors de la vente déjà citée du 30 mai 1799 et surtout lors de celle de la collection Tolozan en 1801 (cat. 1) où il emporta quatre lots pour un montant total de 20 483 francs. Ces quatre tableaux, parmi lesquels figurait un Portrait d'homme de Rembrandt (aujourd'hui à New York, Metropolitan Museum), furent tous inclus à la vente étudiée ici. Alors que Montaleau continua à acquérir des tableaux jusque 1801, il est probable qu'il n'était plus propriétaire de sa collection lors de la vente de juillet 1802. En effet une annotation à l'exemplaire WCL du catalogue de la vente Tolozan, concernant la Double Surprise de G. Dou, indique que ce tableau comme le reste de ceux appartenant à "M. de Montalans" (sic) fut acquis par "Janet" qui les engagea au Mont-de-Piété. L'identité de ce dernier est inconnue. Il est néanmoins tentant de le rapprocher du certain "Genée" (et par extension du "Senet" mentionné comme l'un des vendeurs sur l'exemplaire RKDH IV) qui fut l'adjudicataire de 19 articles lors de la vente alors que son nom n'apparaît qu'à cette occasion en tant qu'acheteur pour la période 1801-1810. Une vente "Genée" eut lieu, par les soins de Regnault-Delalande le 1er avril 1807 (cat. 119), mais elle comportait essentiellement des estampes et son consignataire était probablement le libraire installé rue de Thionville, Antoine-Jacques Genets (Delalain, L'imprimerie et la librairie à Paris, 1900, p. 86). Pourtant faute de document permettant d'établir un lien précis entre "Janet" ou "Genée" et l'ensemble de la collection Montaleau, cette identification ne peut être qu'hypothétique. Un ensemble de quatorze tableaux invendus (comme suggéré par leur réapparition en bloc et par l'annotation déjà citée de l'exemplaire WCL du catalogue Tolozan) lors de la vente étudiée ici furent ensuite décrits dans un catalogue dont la vente prévue au Mont-de-Piété le 26 juin 1809 (cat. 200) n'eut finalement pas lieu. Ils figurèrent six mois plus tard, le 27 décembre 1809, à la dispersion de la collection de Joseph-Guillaume Emler (cat. 223). Les circonstances et la date d'acquisition de ces oeuvres par Emler sont inconnues, pourtant il est plausible qu'il en ait été le propriétaire dès avant la vente de 1802, et par extension, également propriétaire de l'ensemble de la collection Montaleau. Huit tableaux faisant partie de cette collection avaient figuré à une vente anonyme le 23 novembre 1801 (cat. 18) et en avaient tous été retirés. Certains d'entre eux avaient été précédemment acquis par Naudou, comme la Prédication de Saint Jean-Baptiste par Breenbergh qui lui avait été adjugée le 30 mai 1799 (le tableau est aujourd'hui à New York, Metropolitan Museum).
La part et l'origine exacte des autres consignements que celui de Montaleau au sein de cette vente sont malaisées à établir. Paillet et Coclers sont indiqués comme vendeurs par Lebrun sur son exemplaire (BPG) annoté du catalogue. Mais, si au moins un tableau (Fiançailles par Steen) de la vente étudiée ici avait bien figuré dans celle de la collection réunie par les deux marchands lors de leur voyage en Hollande (cat. 13), il y avait été adjugé à Naudou et devait donc faire partie du cabinet de Montaleau. De même, alors que Lespinasse de Langeac est cité comme vendeur par une annotation à l'exemplaire RKDH IV du catalogue, aucun article ne peut être rattaché à son activité.
Au cours de cette vente, 54 lots obtinrent des enchères supérieures à 1 000 francs et 18 supérieures à 3 000 francs. Néanmoins, certains des plus hauts prix (dont la Double Surprise, pourtant adjugée 10 500 francs ou bien le Gâteau des rois par Greuze [6 900 francs], aujourd'hui à Montpellier, Musée Fabre) correspondent à des tableaux qui furent en réalité non vendus puisqu'ils firent partie des quatorze tableaux inclus à la vente du 26 juin 1809, puis à celle de la collection Emler. Les adjudicataires de ces lots étaient les marchands B.T. Henry, J. Langlier et G.J. Constantin qui furent par ailleurs les plus actifs des enchérisseurs en emportant respectivement 43, 8 et 50 lots de la dispersion. Il est probable qu'une grande partie de leurs acquisitions autres que celles qui reparurent aux deux ventes de 1809 furent comme ces dernières réalisées pour le compte du propriétaire et donc non-vendues. Mais certains tableaux furent très disputés. Un Bouquet par van Huysum fut adjugé 7 540 francs à Langeac alors qu'il en avait coûté 6 550 à la vente Tolozan ; le Portrait d'homme par Rembrandt vendu 4 001 francs lors de la vente Tolozan suscita cette fois ci une enchère de 8 000 francs. Parmi les principaux acquéreurs, il faut également citer deux anglais, Thomas Holcroft et surtout Joseph Wilkinson qui emporta 22 lots. Tous ceux-ci, sauf deux, figurèrent soit à la vente du fonds du marchand du 1 juin 1810 (B. Fredericksen, Index of Paintings Sold in the British Isles..., 2, no 777) soit à celle du 20 mai 1816 (B. Fredericksen, op. cit., 4, no 1394).
Si la vente "Montaleau" comportait en majorité des oeuvres hollandaises et flamandes qui emportèrent, en général, les enchères les plus élevées, l'un de ses principaux intérêts résidait dans un ensemble de tableaux français du XVIIIe siècle. Elle proposait en effet des oeuvres majeures par des artistes alors très appréciés des amateurs, tels que Greuze (dont la Dame de charité aujourd'hui à Lyon, Musée des Beaux-Arts), Vernet (cinq lots dont un Point de vue de Tivoli vendu 4 000 francs), J. B. Regnault (Mars désarmé par les grâces et Vulcain enlevant sa femme vendus pour 2 832 francs au peintre Jean-François-Marie Bellier) ou bien L.L. Boilly. Mais des artistes alors mo appréciés étaient également représentés. Le Sacrifice de Gédéon par Boucher fut ainsi adjugé 225 francs, le Panier d'oeufs et la Carafe d'orgeat par H.H. Roland de la Porte, 31 francs (les deux tableaux sont aujourd'hui à Paris, Musée du Louvre), tandis qu'une autre paire, cette fois par Chardin, n'était vendue que 21 francs. Mais d'un autre côté, la Coupeuse de choux par J.B. Santerre était adjugée 3 601 francs, tandis que les Amusements champêtres et le Retour de la chasse par Watteau recueillaient 2 400 francs (cette paire fut néanmoins non vendue ; elle est aujourd'hui conservée à Londres, Wallace Collection).
Outre les tableaux, la vente comportait quelques meubles et objets d'art parmi lesquels figuraient une "colonne tronquée de marbre vert..." vendue 3 101 francs, un bureau par Riesener adjugé 800 francs ou bien un buste de Voltaire, en bronze, par Houdon (595 francs).
Une liste détaillée des vacations fut imprimée en plus du catalogue et distribuée durant les jours d'exposition. (B. Peronnet)
Catalog Location(s)BPG I Tous les noms des acheteurs, tous les prix et quelques commentaires. Appartenait probablement au marchand J.B.P. Lebrun.
JPGM [annotations used in Sales Contents] Tous les noms des acheteurs et tous les prix. Appartenait à Soullié.
BNP Tous les noms des acheteurs et tous les prix.
LP I Tous les noms des acheteurs et tous les prix.
BML I Tous les noms des acheteurs et tous les prix, dont quelques-uns par Soullié.
BML II Tous les noms des acheteurs et tous les prix.
RKDH III Tous les noms des acheteurs et tous les prix.
MPh Tous les noms des acheteurs et tous les prix. De nombreuses annotations sont coupées.
MA Tous les noms des acheteurs et tous les prix. Annotations au crayon.
TSP 2010. Non consulté, mais supposé être annoté des noms des acheteurs et des prix. Ancien coll. HP.
AAP I La plupart des noms des acheteurs et la plupart des prix. Les annotations sont au crayon. La page de titre et l'introduction manquent. Quelques pages sont reliées incorrectement.
RKDH II Nombreux noms des acheteurs et tous les prix. Les annotations sont peut-être modernes.
RKDH I Nombreux noms des acheteurs et nombreux prix.
AAP II Quelques noms des acheteurs et tous les prix.
MB Tous les prix.
ESP Tous les prix.
MMNY Tous les prix.
EBNP I Tous les prix. Les annotations, au crayon, sont probablement modernes.
RKDH IV Copie manuscrite du catalogue. Tous les prix sauf pour les lots nos 187 à 296, qui ne sont pas retranscrits.
BMB Localisation actuelle inconnue. Selon Lugt, annoté des prix.
PKA La plupart des prix.
FLNY Quelques prix.
RKDH V Liste des vacations uniquement. La plupart des noms des acheteurs et la plupart des prix. Les annotations, au crayon, ne portent que sur les cinq premiers jours et demi de vente (p. 1 à 12).
BPG III Liste des vacations uniquement. Nombreux noms des acheteurs et nombreux prix. Les annotations, au crayon, sont difficiles à déchiffrer. Appartenait probablement au marchand J.B.P. Lebrun.
BML III Liste des vacations uniquement. Nombreux noms des acheteurs et nombreux prix. Les annotations, à l'encre et au crayon, ne portent que sur certains jours de vente. Elles sont difficiles à déchiffrer.
EBNP II Liste des vacations uniquement. Tous les prix.
BPG II Sans annotation. Appartenait probablement au marchand J.B.P. Lebrun.
NGL Sans annotation. Appartenait auparavant à RKDH.
IFP Sans annotation.
LP II Sans annotation.
PhotocopiesNGL (de RKDH)
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