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DocumentSale Catalog F-6
Sale LocationMaison des divisions supplémentaires du Mont de Piété, rue Vivienne, N.o 45, Paris, France
Seller(s)Robit, François-Antoine, l'aîné
from catalog: Citoyen Robit
ExpertPaillet, Alexandre-Joseph
Delaroche, Hypolite
Lugt Number6259
No. of Painting Lots182
NotesTrois mois après avoir dirigé la dispersion du cabinet Tolozan (cat. 1), Paillet et Delaroche organisaient, toujours pour le Mont-de-Piété, la vente de la non moins riche collection Robit. De manière étonnante pour un cabinet aussi célèbre, l'identité exacte de son propriétaire reste incertaine, voire mystérieuse. Le plus souvent il est seulement mentionné sous le nom de "Citoyen Robit", bien qu'il soit parfois cité comme "G. Robit" (par exemple, par J. Ingamells, The Wallace Collection, Catalogue of Pictures, IV, Dutch and Flemish, 1992, p. 41-42). Pourtant, il semble possible de l'identifier avec le marchand drapier François-Antoine Robit (vers 1762-1815). Celui-ci obtint un privilège de tailleur le 10 février 1774 (Paris, A.N., V/3/193). Il acquit ensuite de nombreuses maisons dans Paris, en particulier dans les quartiers des Halles et du Louvre. En 1781, il acheta l'ancien hôtel de Losse, 4, rue du Bouloi, dont il fit sa résidence principale, cette adresse étant utilisée dans la plupart des documents ultérieurs dont l'acte d'achat du 29 juin 1792 de l'hôtel de l'Hôpital, rue du Temple où Robit est indiqué comme "ancien secrétaire du roy" (Paris, A.N., AB/XIX/3897). Il semble que dès 1800, le négociant connut d'importants problèmes financiers. Ceux-ci eurent pour conséquence la saisie de la plupart de ses biens immeubles par ses créanciers. Ainsi, en 1808, ceux-ci prirent possession de la maison de la rue du Bouloi, en 1809, d'un hôtel rue Croix-des-Petits-Champs, et en 1810, de l'hôtel de l'Hôpital. François-Antoine Robit décéda le 29 août 1815 (Paris, A.P., V/2/E) à l'âge de soixante-treize ans en son domicile du 4, rue de la Bibliothèque (emplacement de l'actuelle rue de Rivoli). Les liens de François-Antoine Robit avec le Mont-de-Piété sont attestés par la présence au sein des documents attachés à son inventaire après décès d'un reçu d'engagement par Robit d'une statue de Diane. Mais, faute de documents établissant de manière sûre la liaison entre François-Antoine Robit et l'amateur dont la collection fit l'objet de la vente de 1801, cette identification ne peut être qu'hypothétique. Elle est rendue d'autant plus difficile que les documents font apparaître que François-Antoine avait un frère cadet portant le même prénom. La division des informations entre les deux est donc quelquefois malaisée bien que l'aîné semble avoir joui d'une fortune plus importante (leurs adresses respectives permettent de mieux délimiter les activités de chacun). La chronologie de la collection paraît pourtant comparable à celle de la fortune de Robit "l'aîné" tant dans sa période de réunion que dans celle de son démantèlement.
Dans l'introduction au catalogue, Paillet et Delaroche indiquaient que le propriétaire avait rassemblé sa collection dans un "espace de trente années". Ceci semble confirmé par le fait que des tableaux furent adjugés à "Rubis" dès la vente du marquis de Marigny le 18 mars 1782 (Lugt 3889) et qu'au moins un d'entre eux figura à la vente de 1801 (Potter, L'Abreuvoir). Robit semble avoir assisté de manière régulière aux grandes ventes publiques et enchéri personnellement. Il se fit également parfois représenter par des marchands tels que Paillet lors de la vente du comte de Merle (1-4 mars 1784, Lugt 3686) ou bien Pierre Rémy lors de celle de Beaujon (25 avril-4 mai 1787, Lugt 4178). Ainsi dès avant 1789, Robit possédait un bel ensemble de tableaux. Ceci contredit l'idée, déjà indiquée par Bruun-Neergaard en 1801 (Sur la situation des Beaux-Arts en France, Paris, p. 182) que Robit avait acquis ses tableaux "dans un temps où l'on s'occupait peu des Beaux-Arts", profitant ainsi de la Révolution pour réunir à bas prix sa collection. De même, le Journal des Débats du 2 prairial an IX (22 mai 1801) indiquait que "Robit...honteux peut-être de posséder tant de beaux tableaux...qu'il avait eu à si bon marché, les tenoit cachés et renfermés dans ses rayons, comme des vieux habits". Il est néanmoins vrai que la Révolution permit à l'amateur d'enrichir considérablement son cabinet. Ainsi à la vente après décès du marchand Vincent Donjeux (29 avril 1793, Lugt 5049) emporta-t-il environ quinze lots. Il fut également très actif aux dispersions des collections du duc de Choiseul-Praslin (18-25 février 1793, Lugt 5005) ou bien de Destouches (21 mars 1794, Lugt 5171). C'est durant cette même période qu'il dut faire l'acquisition de nombreux articles du cabinet du banquier Harenc de Presles même si les conditions exactes de cet achat restent inconnues. Thiery (Guide des Amateurs et des Etrangers..., Paris, vol. 1) décrivait en 1787 cette collection conservée rue du Sentier et il doit falloir identifier son propriétaire avec le "Louis Michel de Presle" résidant dans cette rue et dans la maison duquel eut lieu une expertise des Bâtiments du Roi, le 16 mai 1766 (Paris, A.N., Z/1J/901). Une vente de ce cabinet était prévue le 16 avril 1792 (Lugt 4899) mais l'absence d'annotation quant aux résultats tant sur les deux exemplaires conservés de ce catalogue que sur les exemplaires du catalogue Robit indiquent peut-être que la dispersion n'eut finalement pas lieu (il est particulièrement étonnant que Lebrun ait omis de mentionner les résultats dans son exemplaire [BPG] pourtant largement annoté). Le dernier achat documenté de Robit date de la vente Duruey, le 21 juin 1797 (Lugt 5625), où il fut l'adjudicataire du Village par I. van Ostade (lot 78 de la vente de 1801 ; aujourd'hui au Mauritshuis de La Haye). Puis en 1800, Lebrun jeune (i.e. Joseph-Alexandre Lebrun) rédigea un catalogue de la collection dont la vente était prévue le 15 frimaire an IX (6 décembre 1800, Lugt 6161 ; ce catalogue est précieux par ses informations parfois plus précises quant à la description et à l'historique des tableaux). Mais comme l'indique une annotation à l'exemplaire AAP de ce catalogue la vente n'eut pas lieu, les objets ayant été rengagés au Mont-de-Piété. Au procès-verbal (Paris, Archives du Crédit Municipal) de la séance du 3 novembre 1800 du conseil d'administration de cet établissement, il est fait mention de la demande par un particulier d'un emprunt de 300 000 francs sur "différents objets d'art". Ce prêt fut accordé à la séance suivante et il est fort probable que Robit en était le bénéficiaire puisqu'il était stipulé que les objets d'art engagés seraient entreposés rue Vivienne dans la maison supplémentaire du Mont-de-Piété où eut lieu la vente. De plus, le montant extrêmement élevé du prêt ne semble pouvoir s'appliquer à cette période qu'à un nombre très limité de collections dont, bien sûr, celle de Robit (en comparaison celle réunie par Claude Tolozan n'avait fait l'objet que d'un prêt de 200 000 francs). Un catalogue connu par deux exemplaires (Lugt 11058) est non daté mais rédigé par Paillet et Delaroche. Il comporte seulement 82 lots de tableaux et doit être une première version de celui qui servit finalement à la dispersion.
Sur 176 lots de tableaux (ne sont pas pris en compte les lots non attribués et ceux rajoutés à la main), 150 étaient l'oeuvre d'artistes du XVIIe siècle. La répartition par écoles montre que si, comme de coutume, l'école hollandaise était la mieux représentée avec 67 articles, Robit s'était également attaché à rassembler des tableaux flamands (25), italiens (45) et français (35). De même si le cabinet était riche en oeuvres d'artistes tels que Teniers, Berchem ou Wouwerman, il présentait également de nombreux exemples de l'art de peintres dont les oeuvres authentiques étaient plus rares tels que, les Carrache, Reni, Rubens, van Dyck, Potter, Poussin, Le Sueur ou Murillo. C'est d'ailleurs une paire par ce dernier qui jouissait au moment de la vente de la plus grande renommée et qui recueillit à 40 500 francs, la plus haute enchère de la dispersion (Le Bon Pasteur et Saint-Jean). En ce qui concerne le XVIIIe siècle, Robit avait privilégié les oeuvres de "veduttistes" tels que C.J. Vernet (cinq tableaux dont les Baigneuses) ou Panini (cinq également dont La Rome antique et La Rome moderne). Mais il possédait également des oeuvres par Watteau, C. Vanloo, Lemoyne (Tancrède et Clorinde, Besançon, Musée des Beaux-Arts) ou Subleyras. Outre les tableaux, la collection Robit renfermait un bel ensemble de meubles (en particulier par Boulle) et objets d'art qui recueillirent un total d'environ 50 000 francs.
Deux acquéreurs se partagèrent le principal des tableaux de la collection Robit, le marchand anglais Michael Bryan (1757-1821) et le chimiste et industriel Armand Séguin (1765-1835). Le premier répartit "adroitement ses commissions entre les sieurs Marthe, Laneuville, Jaufret, Naudou, Lafontaine, Paillet..." selon une annotation à l'exemplaire AAP du catalogue. Cette liste n'est pas exhaustive et il faut y ajouter L.B. Coclers et surtout G.J. Constantin dont environ vingt acquisitions furent faites pour le compte du marchand anglais. Selon Buchanan (Memoirs of Paintings, 1824, vol. 2, p. 35-36), Bryan avait obtenu de Sir S. Clarke et M. G. Hibbert les fonds nécessaires à une telle opération et s'était rendu acquéreur de 51 tableaux qu'il exposa dans sa galerie de Pall Mall en novembre 1801. En fait, le marchand ramena en Angleterre environ 80 articles provenant de la vente Robit et la plupart furent ensuite acquis par Hibbert et Clarke (B. Fredericksen, Index of Paintings Sold in the British Isles..., 1, no 62). Quant à Armand Séguin, le Journal des Débats du 2 prairial an IX indiquait : "On évalue par approximation le total des adjudications faites pour le citoyen Séguin, à 300 000 francs" (cette estimation est reprises par Bruun Neergaard, op. cit.) et ajoutait une liste des plus importants lots achetés par l'industriel. Ce chiffre est sûrement trop élevé, il n'en reste pas moins que Séguin fut l'un des principaux animateurs de la dispersion utilisant une fois encore les services de Bonnemaison (voir cat. 1) mais également ceux de Rocheux et de Laneuville. Il acheta en particulier trois tableaux de Potter, dont la Vue d'une prairie de Hollande pour 29 700 francs mais aussi, le Déjeuner de jambon par Teniers pour 17 000 francs et le Marché aux chevaux par Wouwerman (aujourd'hui, Londres, Wallace Collection) pour 16 150 francs. Il faut également citer parmi les principaux acquéreurs, Pierre-Victor Fournier, qui par l'intermédiaire de Paillet emporta quatre lots pour un total de 64 580 francs. Il céda pourtant très vite deux de ses plus importantes acquisitions, la paire de Murillo adjugée 40 500 francs et la Sainte Famille par Rubens vendue 12 000 francs (le Journal des Débats, op.cit., confirmait bien que Fournier fut l'acquéreur de ces deux lots lors de la vente) à Michael Bryan, dans l'exposition de la collection duquel elles figurèrent en novembre 1801 (sur Fournier, voir cat. 225). Joseph-Alexandre Lebrun (dit "Lebrun jeune") qui avait rédigé le premier catalogue de la collection Robit fut l'adjudicataire de huit lots de tableaux, tous vendus lors de la première des six vacations. Pourtant des annotations aux différents exemplaires du catalogue montrent que tous les tableaux dont Lebrun "Jeune" fit l'acquisition furent revendus lors du dernier jour car il s'agissait de "folles enchères". Une annotation à l'exemplaire BNP du catalogue indique qu'il était sensé pousser les enchères pour le compte de Robit mais que ce dernier estimait qu'il avait outrepassé ses commissions. Les deux hommes refusant de payer, les articles furent remis à l'enchère, Lebrun devant rembourser la différence entre le premier et le deuxième prix d'adjudication. Dix tableaux, pour la plupart adjugés à Paillet ou Delaroche lors de la vente Robit durent en fait être repris par le propriétaire. Ils furent ensuite décrits dans le supplément de deux catalogues du Mont-de-Piété (18 avril 1803, cat. 50, et 26 juin 1809, cat. 200) sans qu'ils soient finalement vendus. Ils figurèrent ensuite à une vente, le 14 mars 1810 (cat. 239) à l'hôtel de Bullion où étaient inclus d'autres articles acquis par Robit entre 1801 et 1808. Aucun n'est mentionné dans l'inventaire après décès de François-Antoine Robit ; pourtant les lots retirés lors de la vente de 1810 (dont quatre provenant de celle étudiée ici) réapparurent le 5 novembre 1821 (Lugt 10124). Ce dernier catalogue était titré, "ancienne collection Robit" et il est probable que le véritable consignataire en ait été ses créanciers. Malgré ces quelque lots repris, et grâce surtout aux achats de Bryan et Séguin, la vente de la collection Robit connut un véritable succès, recueillant un total de près de 600 000 francs (dont "568 750 francs pour les peintures" selon une annotation à l'exemplaire JPGM du catalogue ; une annotation plus tardive de Soullié à l'exemplaire IAR indique un total de 691 432 francs).
Outre le catalogue, une liste détaillée des six vacations fut distribuée lors des expositions. Le catalogue, de 152 pages, était distribué non seulement à Paris, mais également à Montpellier (chez A. Fontanel), à Bruxelles (F. de Roy) et à Amsterdam (L.B. Coclers). (B. Peronnet)
Catalog Location(s)BPG I Tous les noms des acheteurs, tous les prix et de nombreux commentaires. Appartenait probablement au marchand J.B.P. Lebrun.
VAL I Tous les noms des acheteurs et tous les prix. Avec une liste des lots divisés lors de la vente.
BRB Tous les noms des acheteurs et tous les prix. Appartenait à F.X. de Burtin.
AAP Tous les noms des acheteurs et tous les prix. Annoté par deux mains différentes. Appartenait à Fr. Reiset.
LP I Tous les noms des acheteurs et tous les prix.
IFP Tous les noms des acheteurs au crayon et tous les prix à l'encre.
ESP III Tous les noms des acheteurs et tous les prix. Ces derniers sont à l'encre rouge.
LP II [annotations used in Sales Contents] Tous les noms des acheteurs et tous les prix.
RKDH I [annotations used in Sales Contents] Tous les noms des acheteurs et tous les prix.
JPGM [annotations used in Sales Contents] Tous les noms des acheteurs et tous les prix.
MB Tous les noms des acheteurs et tous les prix.
MMNY Tous les noms des acheteurs et tous les prix.
MA II Tous les noms des acheteurs et tous les prix. Appartenait auparavant à NA.
HP I Non consulté. Supposé être annoté des noms des acheteurs et des prix.
HP II Non consulté. Supposé être annoté des noms des acheteurs et des prix.
PJP Catalogue 1997, no.296. Non consulté. Supposé être annoté des noms des acheteurs et des prix.
IAR La plupart des noms des acheteurs et tous les prix. Appartenait à Soullié qui est également l'auteur des annotations.
BMB Localisation actuelle inconnue. Selon Lugt, annoté des noms des acheteurs et des prix.
LBDa Manquant. Selon Lugt, annoté des noms des acheteurs et des prix.
MA I La plupart des noms des acheteurs, tous les prix et quelques commentaires concernant la provenance.
ESP I La plupart des noms des acheteurs et la plupart des prix. Appartenait au collectionneur Eduard Kolloff.
BNP I La plupart des noms des acheteurs et tous les prix.
EBNP Nombreux noms des acheteurs et tous les prix.
ESP II Nombreux noms des acheteurs et nombreux prix. Les annotations sont sur des pages interfoliées.
RKDH II Quelques noms des acheteurs et tous les prix. Appartenait à John Smith, marchand, mais les annotations ne sont pas de sa main.
MPA Quelques noms des acheteurs et tous les prix. Les annotations sont au crayon.
BAm Peu de noms des acheteurs et peu de prix.
FLNY Tous les prix et nombreux commentaires.
WCL Tous les prix et quelques commentaires. Appartenait à Lord Yarmouth qui est l'auteur des annotations.
BPG IV Tous les prix. Appartenait probablement au marchand J.B.P. Lebrun.
ARP Tous les prix.
NGL Tous les prix.
MPh Tous les prix.
RKDH III Transcription manuscrite de la liste des vacations uniquement. Tous les noms des acheteurs et tous les prix.
BPG II Liste des vacations uniquement. La plupart des noms des acheteurs et la plupart des prix. Appartenait probablement au marchand J.B.P. Lebrun.
BML Liste des vacations uniquement. Nombreux noms des acheteurs et tous les prix.
BPG III Liste des vacations uniquement. Nombreux noms des acheteurs et nombreux prix. Les annotations sont difficiles à déchiffrer. Appartenait probablement au marchand J.B.P. Lebrun.
BNP II Peu de noms des acheteurs, tous les prix et quelques commentaires. Les annotations sont à l'encre et au crayon.
LP III Sans annotation.
RMA Sans annotation.
SMLn Sans annotation.
VAL II Sans annotation. Appartenait probablement à M. Adgev[?].
BVR Sans annotation. Appartenait au comte Cicognara.
AMO Sans annotation.
BAP Sans annotation.
Laget 2005. Non consulté. Sans annotation.
TUA Non consulté.
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