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DocumentSale Catalog F-2
Sale LocationSur les lieux, rue Neuve S. Augustin, N.o 22, Paris, France
Seller(s)Tronchin, François
from catalog: Feu François Tronchin des Delices, Conseiller d'état de la République de Genève
ExpertConstantin, Guillaume-Jean
Commissaire-PriseurBoileau, Louis-François-Jacques
Lugt Number6220
No. of Painting Lots238
NotesFrançois Tronchin (1704-1798), d'origine genevoise, participa d'abord aux activités bancaires de sa famille. C'est pour celles-ci qu'il résida à Paris de 1722 à 1736. De retour à Genève, il entra au Conseil des Deux-Cents en 1738 puis siégea au "Petit-Conseil" de la cité de 1753 à 1768 (pour une biographie de Tronchin, voir M. Pianzola, dans cat. exp. De Genève à l'Ermitage, les collections de François Tronchin, Genève, Musée Rath, 1974, p. VII-X et R. Loche, "François Tronchin", dans cat. exp. L'Age d'or flamand et hollandais, Collections de Catherine II, Musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg, Dijon, Musée des Beaux-Arts, 1993, p. 43-48). Le nom de "Tronchin des Délices" utilisé dans le catalogue vient du domaine des Délices à Saint-Jean acheté par le frère de François pour le compte de Voltaire en 1755 et où le collectionneur s'installa à partir de 1765 après que l'écrivain ait renoncé à y demeurer. C'est là que Tronchin décéda en 1798. Il commença à collectionner vers 1740 profitant de ses nombreux voyages pour enrichir son cabinet. En 1765 parut à Genève un catalogue de sa collection rédigé par lui-même (Catalogue des tableaux de mon cabinet, Genève). En 1770, il en vendit la majeure partie, soit 95 tableaux, à Catherine II (sur la première collection et la vente à Catherine II, voir N. Benisovich, "Les collections de tableaux du conseiller François Tronchin et le Musée de l'Ermitage", Genava, janvier 1953, p. 24-51 et Loche, op. cit., p. 44-48). Tronchin fit également l'inventaire du cabinet Crozat de Thiers avant la vente de celui-ci à l'Impératrice. Il se constitua très vite un nouveau cabinet dont il dressa un état en 1780 (Catalogue des tableaux de mon cabinet, Aux Délices) et en rédigea une version définitive publiée en 1798 (Catalogue raisonné des tableaux de feu François Tronchin des Délices, Conseiller d'Etat de la République de Genève. Fait par lui-même, Genève). L'amateur avait tenté de vendre sa deuxième collection à Louis XVI en 1786, mais les négociations avaient vite échoué. Dans le même temps il envisageait déjà, sans la souhaiter, une vente publique à Paris, comme le montre une lettre adressée à son frère où il demandait d'abord des conseils sur son projet de vente à la couronne française : "mais j'ai quelques répugnances à [la] laisser dépecer ; & ce n'est qu'en dernière analyse que je m'y déterminerois..." (Genève, archives Tronchin, BPG, citée dans Loche, 1974, p. XIII-XIV). La comparaison entre les inventaires de 1780 et de 1798 permet de voir que la moitié, environ, du cabinet était déjà réunie lors de la parution du premier ouvrage. Les premiers achats furent réalisés dès 1772 (il est de plus à noter que deux tableaux de la première collection figuraient à la vente de 1801) et les dernières acquisitions de tableaux anciens eurent lieu en 1793 lors de la vente après décès du marchand Vincent Donjeux, le 29 avril 1793 (Lugt 5049), tandis que la plupart des oeuvres d'artistes genevois contemporains de l'amateur, tels que La Rive ou Saint-Ours, furent achetées, directement à ceux-ci, entre 1794 et 1796. L'amateur se faisait le plus souvent représenter lors des ventes publiques. Ce fut à Lebrun que fut adjugé La Vierge, l'enfant Jésus et le petit Jean-Baptiste par Van Dyck lors de la dispersion Donjeux. Lebrun, d'ailleurs, semble avoir été le correspondant privilégié de Tronchin à Paris (sur l'exemplaire BPG du catalogue il indiquait que la Jeune femme assise par Metsu avait été vendu par lui à l'amateur en 1777, tout comme la Sainte famille de W. van Mieris), comme l'était Pierre Fouquet Jnr. à Amsterdam. Des marchands suisses fournirent également de nombreuses oeuvres. Il faut citer Vigneux, établi à Mannheim et Funck, établi dans la même ville (lettres de ces derniers à Tronchin conservées aux archives Tronchin à BPG). Tout comme la première collection vendue à Catherine II, la deuxième était surtout riche en tableaux des écoles hollandaise et flamande. Pourtant sa qualité, bien que proclamée par Tronchin (voir lettre du chevalier Fassin, citée par Loche, 1993, p. 47) devait être bien moindre en comparaison de la précédente : "Cette collection est d'un choix bien moins précieux que l'était celui de celle que M. Tronchin vendit à l'impératrice de Russie, il y a plusieurs années, pour une somme considérable, et qu'on évalua, dans le temps, à 100 000 roubles. La presque totalité des articles du catalogue est désignée d'une manière erronée" (annotation à l'exemplaire ESP du catalogue). En effet sur 28 oeuvres connues aujourd'hui, 15 ont changé d'attribution et ce rapport devait être bien plus important pour l'ensemble de la collection. L'exemplaire ESP contient pas moins de 29 notices annotées de changements d'attribution ou du terme "copie". Par exemple, une Adoration des bergers annoncée comme de Murillo fut-elle reconnue par la suite comme une oeuvre de J. Victors ; La Diseuse de bonne aventure figurant au catalogue sous le nom de F. van Mieris fut plus tard attribuée à Isaac Palingh. D'autre part, le Paysage annoncé comme de Claude Lorrain et J. Courtois inspirait au propriétaire de l'exemplaire ESP du catalogue la remarque suivante : "Ce tableau ne ressemble en rien aux productions de ce grand paysagiste, il serait tout au plus de Hermann Swanevelt, son élève".
L'exemplaire BNP du catalogue indique que la vente recueillit un total de 80 000 francs dont 26 000 de retiré. Les lots adjugés à Gauthier étaient ainsi repris par la famille ("notta, Gauthier paraît avoir retiré pour le propriétaire", annotation de Lebrun à l'exemplaire BPG du catalogue) tout comme ceux emportés par le banquier genevois Eynard et certains de ceux adjugés à l'expert de la vente G.J. Constantin. Parmi ces articles, figuraient certaines des plus hautes enchères de la vente comme le Paysage de Claude Lorrain et J. Courtois à 5 000 francs, Judas recevant le prix de sa trahison par Schalcken au même prix, la Ville de Dordrecht par W. van Velde à 2 000 francs, la Grande foire aux chevaux par Ph. Wouwerman à 4 018 francs (il avait coûté 6 001 livres à la vente Du Barry, le 21 novembre 1774) ou enfin, du même artiste, Saint-Georges combattant les monstres à 4 400 francs (aujourd'hui au Museum of Fine Arts de Boston). Le nombre important d'oeuvres reprises par la famille Tronchin ne signifie pourtant pas que la vente fut un échec. Selon T. Bruun Neergaard (De l'Etat actuel des arts à Genève, 1802, Paris), alors que la vente avait débuté, l'héritier de Tronchin (i.e. son frère Jean-François) "reçut la nouvelle qu'il venait de faire une succession, qui le mettait dans le cas de la suspendre ; de sorte qu'il en a rapporté à Genève une partie qui y existe". Ceci semble en partie confirmé par le fait que sur les 33 articles sûrement retirés, quatre furent présentés aux enchères lors de la première vacation, deux lors de la deuxième, trois lors de la troisième, cinq lors de la quatrième et quatorze lors de la dernière journée (on ne connaît pas la date de la vacation de cinq autres et dans l'index des peintures nous avons assigné ceux-ci, par défaut et probablement par erreur, à la première vacation). Les lots repris par Jean-François Tronchin passèrent à sa mort à son fils Armand-Henri Tronchin qui installa la collection au domaine de Bessinge près de Genève. Ces oeuvres restèrent ensuite dans la descendance jusque la vente, en 1928, du domaine de Bessinge et de son contenu à la famille Givaudan qui en conserve encore aujourd'hui une partie.
L'enchérisseur le plus actif de la vente ne fut autre que son expert, Guillaume-Jean Constantin (1755-1816) qui emporta 62 lots, soit le quart du total. Si pour certains d'entre eux il retira pour le vendeur, il semble que la majeure partie de ses acquisitions n'aient pas été destinées à la famille Tronchin. Parmi les autres adjudicataires, le marchand et restaurateur de tableaux, Martin Laporte acquit douze oeuvres, la plupart pour le compte du banquier Delessert (parmi ceux-ci, trois au moins figurèrent à la vente François-Marie Delessert le 15 mars 1869). Le doreur Simon emporta trois lots pour le cardinal Fesch dont Loth et ses filles par Steen (aujourd'hui à la Gemäldegalerie de Constance) tandis que Dominique Vivant Denon acheta quatre peintures sans que celles-ci figurent au catalogue de sa vente de 1826. En fait, il devait enchérir pour le compte de Joséphine Bonaparte comme il l'avait déjà fait lors de la vente Tolozan (voir cat. 1). En effet l'une de ses acquisitions de la vente Tronchin (L'Education de la Vierge par F. Lauri) est décrite dans l'inventaire après décès de l'impératrice et il est tentant d'identifier le Portrait du valet de l'artiste de Rembrandt (adjugé 490 francs) de la collection Tronchin avec son Portrait d'homme, estimé 500 francs dans l'inventaire de Malmaison. Les deux autres lots adjugés à Denon, Salomon et la reine de Saba, et Vues de Naples et du Vésuve, tous trois par Breenbergh, ne se retrouvent pas dans l'inventaire de 1814 (une annotation à l'exemplaire ESP du catalogue montre que leur attribution était peu sûre et il est possible qu'ils aient figuré à Malmaison sous d'autres noms).
Les oeuvres des artistes genevois ne connurent pas un grand succès ; un Portrait au pastel par Liotard ne réalisa que 6,10 francs tandis que les dix tableaux de La Rive trouvèrent preneur entre 64 et 395 francs, cette dernière enchère portée sur la Fenaison, aujourd'hui au Musée d'Art et d'Histoire de Genève. (B. Peronnet)
Catalog Location(s)CCPP [annotations used in Sales Contents] Tous les noms des acheteurs et tous les prix. Mention du jour de vente de chaque lot. Sur la page de titre est inscrit le nom du marchand Boissel, probablement le premier propriétaire du catalogue.
NOP Localisation actuelle inconnue. Tous les noms des acheteurs et tous les prix. Se trouvait à NOP en 1959. RKDH possède une liste des annotations.
HP Non consulté. Supposé être annoté des noms des acheteurs et des prix.
BPG I [annotations used in Sales Contents] La plupart des noms des acheteurs et la plupart des prix. Appartenait au marchand J.B.P. Lebrun qui est également l'auteur des annotations.
BNP II La plupart des noms des acheteurs et tous les prix.
FLNY Quelques noms des acheteurs et la plupart des prix. Ceux-ci sont au crayon.
BPG II Peu de noms des acheteurs et peu de prix. Appartenait probablement au marchand J.B.P. Lebrun.
KKBa I Peu de noms des acheteurs et peu de prix.
ESP [annotations used in Sales Contents] Tous les prix et quelques commentaires.
BNP III Tous les prix et quelques commentaires. Appartenait probablement à l'expert G.-J. Constantin.
IFP Tous les prix.
BNP I La plupart des prix. Mention du jour de vente de chaque lot. Annoté de chiffres et de lettres qui semblent être des estimations des oeuvres.
AAP La plupart des prix.
RKDH I La plupart des prix.
RKDH II Nombreux prix.
KKBa II Non consulté. Selon Lugt, annoté de quelques prix.
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